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L’été, avec ses journées ensoleillées et ses températures agréables, semble être à mille lieues des préoccupations hivernales. Pourtant, c’est précisément durant cette saison que la question du chauffage au bois pour l’hiver suivant devient cruciale. Selon l’ADEME, plus de 7,4 millions de foyers français utilisaient le bois comme source de chauffage en 2022, démontrant l’importance de cette ressource énergétique dans notre pays.
Pourquoi acheter son bois de chauffage en été
Faire ses réserves de bois de chauffage pendant la saison estivale présente plusieurs avantages considérables. D’abord, les prix sont généralement plus bas durant cette période creuse. Les professionnels du secteur constatent régulièrement des différences tarifaires pouvant atteindre 15 à 25% entre l’été et l’hiver.
Cette différence s’explique par la loi de l’offre et de la demande. Lorsque la demande est faible, comme en été, les fournisseurs proposent des tarifs plus avantageux pour maintenir leur activité et écouler leurs stocks. À l’inverse, quand les températures chutent et que la demande explose, les prix suivent naturellement la même tendance.
Au-delà de l’aspect financier, l’achat estival permet d’obtenir un combustible de meilleure qualité. Le bois livré en été bénéficie de plusieurs mois supplémentaires pour sécher dans des conditions optimales avant son utilisation. Un bois bien sec (moins de 20% d’humidité) offre un rendement calorifique nettement supérieur à celui d’un bois humide, tout en réduisant les émissions polluantes.
Voici les principaux avantages d’un approvisionnement estival :
- Économies substantielles sur le prix d’achat
- Meilleure disponibilité des essences préférées
- Temps de séchage prolongé avant utilisation
- Évitement du stress d’approvisionnement de dernière minute
- Possibilité de négocier plus facilement avec les fournisseurs
Les économies réelles : au-delà du prix d’achat
Les économies réalisées en achetant son bois de chauffage durant l’été dépassent le simple différentiel de prix. Un bois correctement séché présente un pouvoir calorifique environ 25% supérieur à celui d’un bois fraîchement coupé. Cette efficacité accrue se traduit par une consommation moindre pour un même résultat de chauffe.
Le tableau ci-dessous illustre les différences de performance selon le taux d’humidité du bois :
Taux d’humidité | Pouvoir calorifique (kWh/stère) | Rendement de l’appareil | Émissions de particules |
---|---|---|---|
Plus de 35% | 1300-1500 | Faible | Élevées |
25-35% | 1500-1800 | Moyen | Moyennes |
15-25% | 1800-2000 | Bon | Faibles |
Moins de 15% | 2000-2200 | Excellent | Très faibles |
En 2024, les études menées par l’Institut Technique Forestier montrent qu’un foyer moyen utilisant un poêle à bois moderne peut économiser entre 200 et 350 euros par saison en optimisant la qualité et le séchage de son combustible. Ces économies proviennent non seulement du coût d’achat plus bas, mais aussi de la réduction significative des quantités nécessaires.
Par ailleurs, un bois bien sec limite l’encrassement des conduits et des appareils de chauffage, réduisant ainsi les frais d’entretien et prolongeant la durée de vie des équipements. Les ramonages sont plus espacés et moins coûteux avec un combustible de qualité.
Les alternatives et aspects pratiques à considérer
Bien que l’achat estival présente de nombreux avantages, certains facteurs peuvent nuancer cette stratégie. L’espace de stockage disponible constitue souvent le principal frein. Entreposer plusieurs stères de bois nécessite un abri adapté, protégé des intempéries mais suffisamment ventilé pour favoriser le séchage.
Pour ceux disposant d’un espace limité, d’autres options existent :
- L’achat en plus petites quantités mais toujours en avance
- Le recours aux bûches densifiées ou compressées, moins volumineuses
- Les achats groupés avec partage du stockage entre voisins
- Les livraisons échelonnées négociées à l’avance aux tarifs d’été
Le choix des essences joue également un rôle crucial dans l’équation économique. Les bois durs comme le chêne ou le hêtre offrent une combustion plus lente et un pouvoir calorifique supérieur aux bois tendres comme le peuplier ou le sapin. Bien que souvent plus chers à l’achat, ils s’avèrent généralement plus économiques sur la durée.
Enfin, la proximité du fournisseur impacte significativement le coût global. Le transport représente une part non négligeable du prix final. Privilégier un producteur local permet de réduire cette composante tout en soutenant l’économie de proximité et en limitant l’empreinte carbone de son chauffage.