La ouate de cellulose, fréquemment utilisée pour l’isolation des bâtiments en raison de ses performances énergétiques et écologiques, soulève néanmoins certaines questions quant à sa potentielle toxicité. En effet, pour assurer des propriétés ignifuges, anti-champignons et répulsives pour les rongeurs et insectes, ce matériau fabriqué à partir de journaux et papiers recyclés est généralement traité avec du sel de bore, dont l’utilisation présente des risques en cas de forte dose. Décryptage.
Sommaire
Pourquoi choisir la ouate de cellulose pour l’isolation ?
Sur le marché de la construction et de la rénovation écologiques, la ouate de cellulose s’est imposée comme un matériau de référence, notamment en raison des nombreux avantages qu’elle offre :
- Ecomatériau issu de Journaux et papiers recyclés
- Faible énergie grise (énergie consommée lors de la fabrication et du transport)
- Excellentes performances acoustiques et thermiques
- Bonne régulation hygrométrique
- Produit durable et stable dans le temps
Cependant, ces qualités ne doivent pas occulter les éventuels risques sanitaires liés à l’utilisation du sel de bore, dont les effets sur la santé sont encore sujets à caution.
Le sel de bore : un adjuvant aux propriétés multiples
Le traitement des fibres de cellulose avec du sel de bore (aussi appelé borax) permet d’optimiser la résistance et la durabilité de la ouate de cellulose en lui conférant plusieurs propriétés essentielles :
- Ignifuge : protection contre le feu et la combustion spontanée
- Fongicide : résistance aux champignons et moisissures
- Antiparasitaire : répulsion des rongeurs et insectes
Toutefois, l’utilisation du sel de bore soulève des inquiétudes quant à son potentiel impact sanitaire sur les individus exposés et sur l’environnement.
Toxicité du sel de bore : le débat persiste
Malgré les avantages indéniables apportés par le sel de bore, sa toxicité est toujours au cœur des préoccupations. En effet, si ce composé se révèle toxique à forte dose, il est difficile d’établir avec certitude le niveau d’exposition qui pourrait être dangereux pour la santé humaine.
Ainsi, certaines études ont montré une corrélations entre l’exposition au sel de bore et des problèmes de santé tels que :
- irritations cutanées et pulmonaires
- troubles du système nerveux central
- effets sur la fertilité et le développement fœtal
Cependant, d’autres travaux scientifiques nuancent ces résultats et estiment que le sel de bore utilisé en tant qu’adjuvant dans la ouate de cellulose ne présente pas de risque significatif pour la santé si les concentrations respectent les normes réglementaires.
Quelles alternatives au sel de bore ?
Face à ces incertitudes, il convient de se tourner vers des solutions alternatives pour traiter la ouate de cellulose sans compromettre ses performances ni mettre en danger la santé des usagers. Parmi les options possibles figurent :
- Ammonium phosphaté : un adjuvant ignifuge et antifongique moins toxique que le sel de bore, mais qui peut également provoquer des irritations en cas de contact prolongé avec la peau ou les yeux
- Sels d’aluminium : une alternative prometteuse en termes d’ignifugation et de résistance aux insectes, sans impact sur la qualité thermique et acoustique de la ouate de cellulose
- Produits naturels tels que l’acide borique, l’huile de lin ou encore le sulfate de calcium, qui peuvent être utilisés comme répulsifs et inhibiteurs de champignons, à condition d’être appliqués dans les bons dosages et proportions
En conclusion, si la ouate de cellulose demeure un matériau privilégié pour l’isolation écologique des bâtiments, il est essentiel de prendre en compte les risques potentiels liés à l’utilisation du sel de bore et de se tourner vers des alternatives moins problématiques pour la santé humaine et l’environnement.