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Depuis quelques mois, une information alarmante circule sur les réseaux sociaux et dans plusieurs articles de presse : le bois de chauffage serait voué à disparaître en 2027. À l’origine de cette confusion, une proposition réglementaire européenne sur les normes environnementales. Mais que dit réellement le texte ? Faut-il craindre une interdiction pure et simple ?
Pourquoi parle-t-on d’une fin du chauffage au bois ?
Le débat est né d’un projet de révision de la directive Ecodesign, présenté en début d’année par la Commission européenne. Ce texte, qui concerne les performances énergétiques des équipements domestiques, souhaite imposer de nouveaux seuils pour limiter les émissions polluantes. En aucun cas, il ne prévoit de bannir l’usage du bois comme source de chauffage. Il s’agit uniquement de durcir les conditions de mise sur le marché pour les futurs appareils.
Quels équipements risquent de disparaître ?
Les appareils les plus vétustes sont les premiers concernés. Les foyers ouverts, très répandus dans les anciennes habitations, présentent un rendement très faible et émettent une grande quantité de particules fines. Selon les données de l’Ademe, ils représenteraient environ 10 % des équipements mais seraient responsables de plus de 20 % des émissions polluantes liées au bois de chauffage.
Les anciens modèles de poêles à bûches ou de chaudières non automatisées sont également dans le collimateur de Bruxelles. Ils devront être remplacés ou améliorés pour répondre aux futurs critères environnementaux.
Les poêles modernes sont-ils menacés ?
Les dispositifs récents, notamment les modèles labellisés Flamme Verte avec 6 ou 7 étoiles, ne sont pas concernés. Leur rendement élevé et leur faible taux d’émission les rendent compatibles avec les exigences prévues à l’horizon 2027. Il en va de même pour les poêles à granulés, de plus en plus populaires, qui allient performance énergétique et gestion automatisée de la combustion.
Une rumeur amplifiée par la désinformation
Une enquête réalisée par le fabricant allemand HASE auprès de plus de 2 600 Français a mis en lumière une confusion importante : plus de 50 % des sondés pensent que le bois de chauffage sera interdit. Cette croyance repose sur une mauvaise interprétation du texte européen, aujourd’hui encore en cours de révision. La Commission a d’ailleurs retiré sa première version et annoncé une nouvelle consultation pour la fin de l’année.
Des aides toujours disponibles pour changer d’équipement
Face à ces exigences techniques, l’État maintient plusieurs dispositifs d’aide pour les particuliers souhaitant moderniser leur installation. MaPrimeRénov’, bien qu’en baisse, propose encore des montants jusqu’à 7 000 euros. Les Certificats d’Économie d’Énergie complètent l’offre, auxquels s’ajoutent les soutiens des collectivités territoriales dans les zones les plus exposées à la pollution de l’air.
Vers une évolution, pas une interdiction
Le bois de chauffage n’est pas voué à disparaître. Il reste une énergie renouvelable majeure, notamment en milieu rural. Ce que l’Europe souhaite, c’est réduire les polluants en favorisant les équipements les plus performants. Ce processus d’amélioration est déjà en cours, porté par l’innovation industrielle et les incitations publiques.